• Quand la mort sépare un couple

    La disparition de celui ou celle que nous aimons nous confronte à deux deuils : celui de la personne qui est partie et celui de la paire que nous formions.

     Perdre son conjoint, ce n’est pas faire face à un deuil mais à une multitude : toutes ces « premières fois » sans l’autre sont autant de piqûres acides qui ne cessent d’agacer notre blessure. La première nuit dans le lit vide dont on évite de froisser le côté inoccupé. Le premier dîner en solitaire. La première réunion familiale. Et tous ces « Si j’avais eu le temps… », « Si j’avais su… » Des étapes inévitables que l’on ne surmonte que lentement.

      plus jamais » qui nourrissaient sa douleur en des « pour toujours » : « Jamais plus nous ne rirons ensemble, mais pour toujours je sais que nous avons ri. Jamais plus ta main dans la mienne ; mais pour toujours le souvenir de sa chaleur. » 

     C’est illusoire de dire qu’on va “replonger” dans la souffrance de l’absence. Parce qu’elle est toujours là, parce qu’elle ne lâche jamais. On n’y replonge pas ; on apprend à y nager. » 

    La disparition de celui ou celle que nous aimons nous confronte à deux deuils : celui de la personne qui est partie et celui de la paire que nous formions.  

    il y a moi, il y a toi et il y a cette tierce entité, qui est nous. Tout le travail de l’amour est justement, au quotidien, de renforcer cette identité du “nous”, de la faire exister, de la faire durer. La mort de l’autre vient y mettre une fin définitive. C’est pourquoi, avec la mort de l’être aimé meurt une partie de notre identité. » Le seul être qui ait été le dépositaire de notre histoire d’amour – sa magie, son roman fondateur, ses rituels – n’est plus. Il n’y a plus ni témoin, ni écho de cette intimité disparue. Avec la mort de l’autre, nous perdons notre passé, notre présent et notre futur. Et nous nous retrouvons avec, au fond du cœur, ce stock d’amour que l’on pensait inépuisable et qui ne sert plus à rien.Sans compter la douleur physique, semblable à celle du manque. on se sent comme un champ de ruines. Sans oublier le corps qui vit une souffrance propre. Ce corps que, justement, plus personne ne regarde avec amour, plus personne ne désire. C’est une terrible blessure narcissique. »

     


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